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Section Mythologie Nordique

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Message par Sa Sainteté le Patriarche Jeu 16 Aoû - 0:02

Völuspà


1

Les hommes m’appellent Volva quand je visite leurs maisons,
Une voyante, sage en talismans.
Jeteuse de sorts, adroite en magie.
Les femmes malines me souhaitent toujours bienvenue.

2

Des anneaux, des bracelets et des colliers, je fais don
Pour apprendre le savoir, pour apprendre le Seidr* :
De plus en plus vaste dès lors est ma vision par-delà les Mondes.

3

Dehors, je m’étais assise quand vint les Hommes*,
La Terreur des Dieux, et ils fixèrent mon regard.
Que demandent-ils ? Pourquoi me tentent-ils ?
Je sais où est dissimulé leurs mémoires
Bien cachées dans le puits de Mimir*
Mimir qui chaque matin ondule des pleurs des Nornes*.
Et bien que veut-tu savoir de plus ?*

4

Je connais le secret des gués*
Caché sous l’arbre sacré,
Au bas, se déverse un cours d’eau précieux,*
Et bien que veux-tu savoir de plus ?

5

Silence, je demande au peuple sacré,
Silence aux parents et amis des Ases*
A ta demande je vais relater
Les vieilles chansons des hommes que je me rappelle le mieux.

6

Je parle des Éléments* à l’aube des temps oubliés.
Ceux-là qui me donnèrent la vie il y a bien longtemps :
Neuf Mondes je pouvais compter alors, neuf racines menant à l’arbre,
Le frêne merveilleux, loin sous la terre.

7

Quand la Terre* seule vivait il y a longtemps
Il n’y avait ni sable, ni mer, ni vagues houleuses.
Nul part n’était la lumière, ni le ciel au-dessus.
Seulement un grand fossé et pas d’herbes.

8

Alors Ses fils* bâtirent les royaumes,
Moulant magnifiquement Midgard, la Terre du Milieu :
Le Soleil fixant vers Sudri les pierres de leur demeure,
Du sol poussa alors l’herbe douce.

9

Le Soleil (Sol) tourné vers Sudri, aux côtés de la Lune (Mani),
Posa son bras droit sur le bord du ciel :
Le Soleil ne savait pas quel était son siège,
Les étoiles ne savaient pas quelles places elles avaient,
La Lune ne savait pas qu’elle était sa force.

10

Alors, ensemble, tous les Dieux se réunirent au Thing,
Eux les maîtres, dans leur salle de jugement :
Ils nommèrent la Nuit et la Nouvelle Lune,
Ils nommèrent l’Aube et le Crépuscule,
Le Matin et le Jour,
Le Solstice d’Hiver, le Solstice d’Été et les saisons pour faire les années.

11

A Earendel*, se rencontrèrent les Éléments tous puissants nous modelant ;
Des autels et des temples furent élevés pour les louer.
Les Svarts* creusèrent des forges pour travailler l’or en leur nom,
Des marteaux et des enclumes, ils donnèrent forme, et les outils, ils créèrent ;

12

Les Hommes jouèrent alors aux Échecs dans la cour et ils étaient heureux,
Ils ne manquaient pas d’or brillant,
Jusqu’à ce qu’arrivent les Trois Vents*,
Terribles dans leur force, venant de chez les Vanes*.

13

Alors, ensemble, les Ases se réunirent au Thing*,
Eux les maîtres, dans leur salle de jugement :
La lumière devait être préservée,
Avant de s’estomper sous le souffle du changement. **

13Bis

Alors, ensemble les Ases se réunirent en conseil,
Eux les maîtres, dans leur salle de jugement :
Qui les Nains allaient créer,
Du sang de Brimir et des os de Blain ?

14

Motsognir se leva, leur chef tout-puissant,
Le plus grand des Nains, et Durin après lui :
Ils moulèrent plusieurs formes humanoïdes
De la Terre, comme Durin leur avait demandé.

15

Nyi et Nidi, Nordri et Surdri,
Austri et Vestr, Althjof, Dvalin,
Nar et Nain, Nipîng, Dain,
Bifur, Bafur, Bombur, Nori,
An et Anar, Ai, Mjodvitnir.

16

Veig et Gandalf, Vindalf, Thrain,
Thekk et Thorin, Thror, Vit et Lit,
Nar et Regin, Nyrad et Radsvith ;
Maintenant sont nommés les lignées des Nains

17

Fili, Kili, Fundi,, Nali,
Frar, Hornbori, Fraeg et Loni,
Aurvang, Jari, Eikinskjaldi.

18

Les Nains dont je parle maintenant sont les compagnons de Dvalin,
Ils étaient comme des lions au temps de Lofar.
Eux qui naquirent des pierres partirent
Vers les Royaumes boueux et les plaines de sable.

19

Il y avait Drapunir et Dolgthrasir,
Har et Haugspori, Hlevang, Gloï,
Skirvir, Virvir, Skavidr, Ai,
Alf et Yngvi, Eikinskjaldi.

20

Fjalar et Frosti, Finn et Ginnar.
Les Hommes se souviendraient alors tant qu’ils vivraient
De la longue lignée de leurs descendants.

21

Alors vinrent trois Ases glorieux et puissants,
Les Trois Rois-Ases de la demeure d’Earendel :
De la poussière céleste ils créèrent les Alfes*,
Dotés de peu de force et alors sans destin.

22

Ils ne possédaient pas de sens, pas de sang, n’avaient pas d’âme,
N’avaient pas de langage, ni la couleur de la vie ;
L’âme, leur donna l’un*, le sens, leur donna l’autre*,
Le sang et les couleurs de la vie, leur donna le dernier*.

23

Je connais un frêne, nommé Yggdrasil,
Le grand arbre aspergé de rosée blanche ;
De là, viennent des flots qui tombent,
Provenant de la source d’Urd, sur des plaines toujours vertes.

24

Se tiennent près de cette source froide,
Dans un lit de verdure où elles sont nées,
Les sages vierges du Wyrd, Urd la première,
Skuld la seconde, qui écrit les Runes,
Et Vervandi, la troisième des Nornes :
Les lois qui déterminent la vie des Hommes,
Elles fixent pour toujours, et scellent leur destin.

25

La première Guerre dans ce monde, je me rappelle pourtant également !
Transperçant, et ainsi fourvoyant leurs vœux, celle qui ne peut être nommée* avec leurs
lances,
Ils la brûlèrent dans la halle de Har*.
Trois fois ils la brûlèrent, chaque fois la chose revint à la vie,
Bientôt alors ils la laissèrent; et à cette heure, elle vit toujours.

26

Alors, ensemble, les derniers Ases se réunirent au Thing,
Eux les maîtres, dans leur salle de jugement :
Est-ce que les Ases devaient payer un si lourd tribut pour cette trêve,
Où est-ce que tous les Éveillés* devaient se retrouver dans cette Guerre ?

27

Mais déjà il était trop tard,
Dans la première grande bataille de ce monde ;
La Lance* fut jetée au-dessus des armées brisant le Rempart,
Déchirant alors le cœur du Royaume d’Asgard,
Les fiers Vanes y apportant la Guerre.

28

Alors, ensemble, les Ases se réunirent au Thing,
Eux les maîtres, dans leur salle de jugement :
Qui avait sali l’air de trahison,
et avait offert l’illusion de l’immortalité aux Hommes* ?

29

Là, vint la grande colère, obscurcissant la sagesse,
Sous la forme d’un terrible marteau*.
Les serments en furent rompus, les vœux, obligés,
Des accords solennels furent passés entre les ennemis.

30

Je vis alors les peurs* venir dans le lointain,
Dans une chevauchée sauvage vers le monde des Hommes :
Skuld a son bouclier, Skogul de même,
Gunn, Hild, Gondul et Geirskogull :
Dûment, j’ai nommé les vierges démones d’Herjan,
Prêtes à chevaucher au-dessus des rouges champs de batailles.

31

J’ai vu Baldr, le dieu béni,
Le plus cher des fils d’Ygg, dont le destin funeste est caché :
Haut sur la plaine, une plante se dressait,
Très fine et très belle,
Une branche de gui.

32

La jeune plante mince est devenue
Une arme fatale quand Hödr la lança ;
Mais le frère de Baldr naquit en une nuit,
Prêt à venger bientôt le meurtre du fils d’Odin.

33

Il ne lava plus ses mains, ni ne peigna plus ses cheveux
Tant que l’assassin de Baldr ne fut envoyé au Royaume de Hel ;
Mais Frigg pleura à Fensalir
Cette action fatale.
Et bien, que veux-tu savoir de plus ?

34

Mue par un Grand Vanir* au sein d’une chaude antre
Qui ressemble à un lieu maudit et sanctifié,
La menace y gronde remplissant de tristesse sa maîtresse* pansant la rage
De sa moitié spectrale ainsi enchaîné.
Et bien, que veut-tu savoir de plus ?

35

Là-bas, à l’Austri, coule dans ses vallées empoisonnées,
La rivière Slith, emplie d’épées et de couteaux.

36

Y traversent ses courants rapides et de la hauteur d’une ceinture,
Les Hommes rejetés, malades ou meurtriers,
Aussi ceux qui trahissent un ami en séduisant leur femme ;
Ici, la Vouivre* ronge des corps nus,
Ici, le Loup déchire les Hommes.
Et bien, que veux-tu savoir de plus ?

37

Là, au Nordri, dans les plaines de Rathanör*,
Il y a la demeure dorée des anciens Bray’gees* ;
Celle où fut dressé le banquet de Bragi, près d’Okolnir,
non loin de Brimir, là où est brassé le breuvage des Scaldes.

38

Je vois un palais, très loin au Soleil,
Sur le rivage de Na Strand ; tournées vers le Nordri sont ses portes ;
Du poison coule à travers l’entrée,
Ses murs sont recouverts de serpents enroulés.

39

A l’Austri est assise la vieille femme, dans la Forêt de Fer,
Ici est élevé le tourbillon des mauvais vents fécondants les monstres* ;
Un jour, l’un d’entre eux, le pire de tous,
Dévorera le Soleil, et il aura l’apparence d’un Loup.

40

Il se nourrira de la chair des Hommes tombés,
Dont le sang souillera les sièges des Ases ;
La lumière du Soleil foncira dans les étés prochains.
Le vent apportera le malheur ;
Et bien, que veux-tu savoir de plus ?

41

Jouant de sa harpe sur cette colline est assis,
Le joyeux eggther, celui qui garde l’ogresse ;
Au-dessus de lui, heureux dans son arbre,
Chante le coq rouge que l’on appelle Fjalar.

42

Chez les Dieux chante Gullinkambi ;
Il réveille les héros qui demeurent avec Herjan ;
Un autre chante sous la terre
Dans le palais de Hel, de couleur rouge sombre.

43

Mais voici que j’entends la bête* aboyer de rage,
Là-bas, dans les profondeurs infernales,
La chaîne se rompra et le libérera,
Je vois maintes choses alors, aussi loin que possible :
Je vois l’amère destinée du crépuscule des Dieux qui les engloutira.

44

Les frères batailleront entre eux jusqu’à une fin sanglante,
Et les fils de leurs sœurs souilleront leur honneur ;
Le malheur sera sur Terre, avec plus de gratuité,
L’âge des haches, l’âge des épées - brisés seront les boucliers -
L’âge du vent, l’âge du Loup, avant que le monde ne s’écroule ;
La lance d’aucun Homme n’épargnera l’autre.

45

Les corbeaux* croassent, le présage de la chute s’annonçant
Une fois retentit la luisante et vieille corne du trépas*,
D’un souffle fort l’Ase Blanc* en jouera avec sa pointe vers le haut ;
Dans le sombre château*, l’horreur se répandra,
Une fois encore...*

46

Le grand arbre Yggdrasil tremblera,
Le vieux tronc gémira,
Ses feuilles bruissant fort : alors les Thurses* seront délivrés.

47

Qu’en est-il des Dieux ?
Qu’en est-il des Elfes ?
Dans le tumulte des Thurses, les Ases se rencontrent.
Aux portes de leur citadelle, les Sages Rois* gémissent
Dans leur forteresse qui tombe.
Et bien que veux-tu savoir de plus ?

48

La menace* arrivera de l’Austri, son bouclier levé,
Le ver de Midgard* se tordra de rage,
Le Grand Serpent fouettera alors les vagues saisie par cette fureur;
L’aigle miaule et déchire les cadavres,
Le bateau du Royaume de la Mort s’est détaché.

49

Le navire vient lui aussi de l’Austri,
Amenant les Géants du feu.
A sa proue c’est la barreur des ongles morts* qui ouvre les eaux ;
Les monstres, les alliés du Loup, des hordes sans esprits,
Tous avancent avec le frère des Géants.

50

Le Chef des Géants arrive du Sudri avec le feu dévorant,
L’épée de Hel* étincelle comme un Soleil ;
Les hautes collines vacillent, les rochers* s’ébranlent,
Les Hommes marcheront fiers vers le paradis de leurs espoirs*.

51

Alors un nouveau malheur fondera sur les Dieux,
Quand leur Père-à-tous* s’avancera pour combattre le Loup,
Glorieux sera la lutte avec le Géant,
Pourtant périra le père des Ases.

52

S’avancera alors à grands pas le fils du Dieu défait*,
Combattant sans peur, il s’attaquera au Loup* ;
Au cœur il touchera le fils du Mal*,
Le tuant et accomplissant sa vengeance.

53

Vint alors le puissant détenteur de Mjöllnir ;
Baille l’hideux Serpent qui ceinture la Terre :
Lorsque l’Ase le plus fort de tous* s’avance à grands pas pour contenir le ver.

54

Puissamment frappera le gardien de Midgard
Puissent tous les scélérats du monde errer loin de chez eux ;
Alors le tueur de Géants tombera neuf pieds en arrière,
Mort mais sans crainte pour sa gloire...

55

Sous la mer, la terre coule, le soleil s’obscurcit,
Des cieux tombent les belles et brillantes étoiles ;
Jaillissent la vapeur et le feu qui se déverse,
Jusqu’au plus haut des cieux, montent les immenses flammes.

56

Je vois du vert maintenant et des choses qui poussent
La terre se soulève de nouveau sous la mer ;
Des torrents de pluie tombent, au-dessus vole l’aigle,
Sur des montagnes enneigées, il cherche des poissons.

57

De nouveau, les Ases se rencontreront peut-être, sur la plaine d’Ida,
Parlant du puissant Foehn* passé, espérons-le.
Parlant sur la grande fin du monde et des événements passés,
Sur les Runes anciennes et les glyphes de l’Humanité*.

58

Là, dans l’herbe, les Échiquiers d’or*,
Des très glorieux, seront retrouvés,
Ceux qu’ils possédaient dans les temps anciens.

59

Sur des terres où rien n’a été semé, le blé poussera,
Tout ce qui allait mal ira bien ;
Les temple des Éléments et des Ases réincarnés* sera dressé sur les ruines d’Ysetur*,
Et bien, que veux-tu savoir de plus ?

60

Alors Hoenir prendra les baguettes sanglantes de la prophétie,
Et les deux frères, fils de Ygg, habiteront pour toujours
Dans la grande maison des vents :
Et bien, que veux-tu savoir de plus ?

61

Je vois un Palais plus éclatant que le Soleil,
Au toit d’or rouge, que l’on appelle Gimlé,
Là, trôneront les Éveillés*;
Et vivront pour toujours dans le calme et la félicité.

62

Alors Elle viendra par la Porte Arc-en-Ciel,
La Grande Dame* guidant les Hommes égarés.

63*

Apportant la Lumière aux âmes,
Mais les ombres sur leurs corps...*

63 bis

Volant, arrivera le Dragon Noir,
Nidhogg montera, depuis les profondeurs de Nitha ;
Comme il survole les plaines, il porte sur ses ailes,
Des corps d’hommes nus : maintenant il va sombrer.

Explication de l’Interprétation de la prophétie Völuspa
* [2-2] : "Seidr" : Remplace le terme "magie" - En fait la magie runique féminine usitée par
les Volvas.
* [3-1] : "Hommes" : Remplace la "Vie" - Ici les Hommes dans leur caractère symbolique du
vivant. Ils sont la "terreur des Dieux" car les hommes sont seuls dépositaires de leurs
mémoires.
* [3-5] : "Mimir" : Remplace la "mémoire" comme personnification ancestrale.
* [3-6] : "pleurs des Nornes" : Remplace ici "l’hydromel d’Odin" - Odin ayant volé le breuvage
de la poésie et Kvasir ayant été créé par la salive des Dieux, il est intéressant de faire brasser
ce breuvage par les filles du destin.
* [3-7] : "Et bien que veux-tu savoir de plus ?" : Formule que l’on retrouve dans les Eddas de
façon récurrente.
* [4-1] : "les Gués" : Terme remplaçant le "pont Bifrost" comme passage vers les sphères
célestes et les voies secrètes de la connaissance runique.
* [4-3] : "un cours d’eau précieux" : Certainement la source des Nornes où se trouve le puits
de la connaissance. N’oublions pas que nous venons de l’eau...
* [5-2] : "les Ases" : Les nouveaux Dieux et par extension les hommes Éveillés.
* [6-1] : "les Éléments" : Remplace ici le terme "Géant primal" dans son sens originel.
* [7-1] : "la Terre" : Remplace le terme "Ymir", le Géant originel dont le corps forme les
Mondes.
* [8-1] : "Ses Fils" : Remplace "les fils de Bur" qui par extension sont les fils de la Terre-Ymir.
* [11-1] : "Earendel" : Remplace le monde d’Asgard dans le sens que les Ases et les Alfes ont
une essence provenant des étoiles.
* [11-3] : "les Svarts" : En fait les Nains renvoyant peut-être aux cavernes protectrices des
premiers Hommes.
* [12-3] : "Les Trois-Vents" : Remplace les "trois vierges-Géantes"... d’où le renvoie aux
Éléments et par extension aux vents qui changent la vie suivant leurs volonté.
* [12-4] : "les Vanes" : Se substitue aux "Éléments" dans leur sens symbolique des anciens
Dieux rentrant en conflit avec les Ases, les nouveaux Dieux. (Et par extension au monde de la
Nature à celui transformé par les Hommes).
* [13-1] : "Thing" : Remplace le "conseil", en fait l’assemblée des hommes-libres.
* [13-4] : "La lumière... changement" : le texte originel parle des Nains préservant le souffle
de la vie qui ici a été changé par la Lumière menacée par le souffle des Éléments et des Vents
changeants.
* [21-3] : "les Alfes" : Remplace les "hommes" - En fait les Alfes sont ici des "Éveillés" qui
d’hommes passent à l’état Alfique pour devenir des êtres de lumières et pour certains alors des
Elfes.
* [22-3-3-4] : "l’un, l’autre, le dernier" : Remplace les trois dieux créateurs de l’Homme, soit,
Odin, Hoenir et Lodur.
* [25-2] : "celle qui ne peut être nommée" : Remplace la "géante Gullveig".
* [25-3] : "Har" : Odin.
* [26-4] : "Éveillés" : Remplace les "Ases" - Cf Alfes et Ases.
* [27-3] : "la Lance" : La lance d’Odin qui était lancée par-dessus une bataille pour s’attirer
ses faveurs.
* [28-4] : "l’immortalité aux Hommes" : En fait remplace l’idée du changement... la sagesse
ici s’obscurcit car la voie de l’illusion a été offert aux Hommes pensant devenir immortels par
le feu et le fer.
* [29-2] : "marteau" : Remplace symboliquement le dieu "Thor".
* [30-1] : "les Peurs" : Remplace ce qui fait craindre la tempête, en fait ici les "Valkyries".
* [34-1] : "Grand Vanir" : Remplace ici le dieu malfaisant "Loki".
* [34-3] : "maitress" : Ici la femme de Loki le soignant durant sa captivité, en fait Sygin.
* [36-4] : "la Vouivre" : Remplace le Serpent-Dragon "Niddhog".
* [37-1] : "Rathanör" : Simple terme sans signification particulière remplaçant la région de
"Nitha".
* [37-2] : "Bray’gees" : Comme Rathanör, interprétation personnelle découlant toutefois du
dieux Bragi et remplaçant ici les Nains-Scaldes.
* [39-2] : "les Monstres" : Remplace la descendance de Fenrir, en fait les loups Skoll et Hati.
* [43-1] : "la Bête" : Remplace le chien "Garm".
* [45-1] : "les Corbeaux" : Remplace ici la "mémoire" symbolisée par les corbeaux d’Odin,
Huggin et Munnin.
* [46-2] : "corne du trépas" : la corne d’Heimdall, "Gjallhorn".
* [46-3] : "l’Ase Blanc" : Remplace ici "Heimdall" - En fait un de ses autres noms.
* [46-4] : "sombre château" : Remplace ici la "demeure de Hel".
* [46-5] : "une fois encore..." : Cette strophe reste ici une énigme...
* [46-3] : "Thurses" : Remplace ici les "Géants du Givre", qui est d’ailleurs leur nom réel en
nordique.
* [47-4] : "les Sages Rois" : Remplace ici les Seigneurs de chaque race d’êtres vivants.
* [48-1] : "la menace" : Remplace le nom du Géant "Hrym".
* [48-2] : "le ver de Midgard" : En fait le serpent Jormungandr qui entoure le monde des
Hommes.
* [49-3] : "des ongles morts" : Remplace ici "Naglafar", en fait le bateau des morts du
Royaume de Hel.
* [50-2] : "l’épée de Hel" : Cette épée reste une énigme quant à sa réelle provenance...
* [50-3] : "les rochers" : En fait les "Trolls" qui se muaient en pierre au contact du Soleil.
* [50-4] : "vers le paradis de leurs espoirs" : un Heïti renvoyant à l’espoir des Hommes de
détruire à jamais le royaume de Hel, en fait la Mort elle-même.
* [51-2] : "leur Père-à-Tous" : Odin
* [52-1] : "le fils du Dieu défait" : Remplace le nom du fils d’Odin le vengeant, "Vidar".
* [52-2] : "Loup" : Remplace le nom du monstre "Fenrir".
* [52-3] : "le fils du Mal" : Ici remplace le "fils de Hvedrung", en fait Loki.
* [53-3] : "le plus fort de tous" : En fait Thor mais l’un de ses fils sera encore plus puissant
que lui.
* [57-2] : "Foehn" : Remplace les "événements passés", en fait la Guerre symbolisé par ce
Heïti désignant un vent chaud et rendant fou.
* [57-4] : "glyphes de l’Humanité" : Un autre Heïti symbolisant les temps antiques.
* [58-1] : "les Échiquiers d’or" : Remplace ici les "Tablettes d’or" perdues à l’origine du
monde. Les Échecs remplacent ici les tablettes car il est intéressant de s’imaginer ces
échiquiers comme symbolique des voies de l’Irminsul.
* [59-2] : "les Ases réincarnés " : Heïti remplaçant les "Dieux" mais qui dénote la croyance en
la réincarnation du monde Nordique.
* [59-2-2] : "Ysetur" : La "Cité des Rois-Elfes"... symbolisant en fait la poussière d’étoiles à
l’origine de la vie.
* [61-3] : "Éveillés" : Comme les Alfes mais ici plus spécifiquement les "Ases".
* [62-2] : "la Grande-Dame" : Strophe interprétée librement en remplaçant le "Il" par "Elle".
En fait la nouvelle spiritualité serait plus basée sur une Déesse ou une puissance féminine
comme le laisse penser une strophe des Eddas parlant de l’arrivée de "l’auréole des Elfes"
après la fin des Dieux.. et elle serait la réincarnation de Freyja, présentée comme sa fille.
* [63] : La strophe originel est la 63 Bis symboliquement reformulée dans la strophe 63 où il
est plus intéressant de laisser énigmatique ce qui arrivera après l’arrivée de "l’auréole des
Elfes."...
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Sa Sainteté le Patriarche

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Message par Sa Sainteté le Patriarche Jeu 16 Aoû - 0:03

Le Hàvamàl ("Dits du Très-Haut")


1

Celui qui se tient sur un seuil inconnu
Doit être prudent avant de le franchir,
Jeter un œil tout autour
Car qui sait d’avance sur quels bancs
Sont assis les ennemis dans la halle ?

2

Salutations à l’hôte,
Un convive est arrivé,
A quel siège s’assoira-t-il ?
Imprudent celui qui, près de l’âtre inconnu,
Compte sur la Fortune pour trouver sa chaleur.

3

Le feu est nécessaire au nouveau venu
Dont les genoux sont engourdis de froid ;
Nourriture et linge propre sont indispensables à un homme
Qui a voyagé, traversant les pentes montagneuses.

4

De l’eau aussi, pour se laver avant le repas, comme l’exige l’hospitalité,
De vêtements secs, et un chaleureux accueil,
De respectueuses paroles puis, de silence
Afin qu’il puisse raconter son histoire en retour.

5

Celui qui voyage au loin a besoin de toute sa raison,
Car en sa demeure tout est plus facile :
L’homme étranger aux coutumes fait souvent rire de lui
Lorsqu’il est assis dans une halle inconnue.

6

De son savoir, jamais un homme ne devrait se vanter,
Mais plutôt être réservé dans son discours
Quand chez lui vient un sage :
Rarement ceux qui sont silencieux s’attirent l’Infortune.
La Sagesse-Mère est toujours l’alliée du bon sens.

7

Un invité se doit d’être courtois
Lorsqu’il arrive à table
Et s’asseoir dans le silence,
Les oreilles attentives,
Les yeux en alerte :
Ainsi s’acquière l’attitude la plus avisée.

8

Heureux celui qui est favorisé dans sa vie
Par le renom, les prières et les Sages Runes :
Devoir s’en remettre aux conseils d’autrui
Est bien mal aise.

9

Heureux est celui qui pendant sa vie
Peut se fier à sa Foi et à son savoir,
Car souvent de vils conseils sont donnés
Par ceux dont le cœur est mauvais.

10-11

Un voyageur ne peut transporter
Meilleur équipement que le bon sens,
Meilleur encore que des richesses pour un misérable,
Ainsi loin de sa propre halle.

12

Rien de moins bon, la croyance voulant que
La boisson soit bonne pour les fils des Hommes :
Plus un homme boit, moins il sait,
Et devient un fou hébété.

13

Il est appelé le "héron étourdi"
Celui qui s’agite au-dessus du banquet :
Il ôte la sagesse aux hommes.
J’étais ainsi capturé dans ses plumes ce soir-là,
Alors invité à la cour de Gunnlod.

14

J’étais saoul, ivre-mort,
Ainsi dans la demeure de Fjalar le Sage :
La meilleure bière est celle qui permet de conserver sa lucidité
Et se souvenir de tout ce qui s’est passé.

15

Le Fils du Prince se doit d’être discret,
Sage et silencieux, mais courageux dans la bataille :
Chaque homme devrait être gai et heureux
Jusqu’au jour de sa mort.

16

Le lâche croit qu’il vivra toujours
S’il se tient loin de la bataille,
Mais la vieillesse le privera d’une paix
Que les lances lui auraient accordées.

17

Lorsqu’il se rend vers ses semblables, le sot reste le regard fixe
Marmonnant entre ses dents d’étranges balbutiements
Puis il retrouve sa langue en même temps qu’il vide son verre :
Alors tous savent quel ignorant il est.

18

Seul celui qui a vécu et beaucoup voyagé
A travers les chemins de la vie
Peut dire avec sagesse quel esprit possède
Chaque homme qu’il rencontre.

19

Mieux vaut boire sa bière modérément,
Parlez de manière sensée ou restez coi :
Nul ne blâmera de mauvaises manières celui
Allant sagement se retirer de bonne heure.

20

Un goinfre qui s’empiffre
Souvent menace de maladie sa santé :
A la table du sage il est souvent raillé
Et ridiculisé par sa panse ballonnée.

21

Le troupeau connaît le moment de retourner à sa demeure,
Et quitter les pâturages :
Mais l’insatiable goinfre ne sait jamais combien
Sa panse peut contenir.

22

L’homme maussade à l’humeur sombre
Raille tout ce qu’il entend, se moquant de tous.
Il occulte pourtant ce qu’il devrait reconnaître :
L’humilité de ses propres tares.

23

L’homme qui ne trouve pas de sens à ses pensées
Reste souvent éveillé et nerveux toute la nuit durant :
Alors quand, las, arrive le matin,
Il se trouve avec les mêmes ennuis qu’au coucher !

24

Le fou pense que ceux qui lui sourient avec malice
Sont tous ses amis,
Ignorant lorsqu’il s’assied avec des plus sages
Comment ils rient de lui.

25

Le fou pense que ceux qui rient de lui
Sont tous ses amis :
Alors, arrivé au Thing, et demandant soutien,
Il n’en trouve plus un pour le conseiller.

26

Le fou s’imagine être plein de sagesse
Alors qu’il est assis dans le refuge de sa halle,
Mais s’aperçoit rapidement, alors questionné par d’autres,
Qu’il ne connaît rien du tout.

27

Le sot ignorant se doit d’être silencieux
Quand il se déplace parmi d’autres hommes,
Personne ne saura quel inculte nigaud il est,
Avant qu’il ne commence à parler ;
L’homme ignorant jamais
Ne sait qu’il parle trop.

28

Savoir poser les bonnes questions et parler pour leur répondre avec justesse
Sont les signes d’un homme sage :
Les hommes doivent parler des faits des leurs,
Ce qui se passe ne doit pas être caché.

29

Celui qui n’est jamais silencieux comble sa méconnaissance,
Maugréant des mots vides de sens :
Une langue débridée qui ne cesse de causer
Souvent se fait du tort ainsi non tenu.

30

Un homme ne devrait pas se moquer d’un autre.
On croit davantage l’homme quand on lui rend visite,
S’il n’est pas questionné, d’être un sage,
Alors calmement assis et échappant ainsi à tout mépris.

31

Le sage invité à la table d’hôte aux mauvaises intentions
Doit ignorer les railleries et savoir se retirer.
Sourire prudemment durant le repas,
Sans paraître écouter les menaces
Et attirer davantage les malfaisants propos clamés par ses ennemis.

32

Les amitiés peuvent rapidement déchoir
Lorsque les hommes s’assoient à la table de la halle :
Les conflits naîtront toujours entre les hommes,
L’étranger se querellant avec l’étranger.

33

Un repas tôt devrait être pris par un homme
Avant qu’il ne vienne rendre visite à ses amis.
Sinon, il s’assiéra avide d’assouvir sa faim,
Incapable d’échanger quelques conversations sensées.

34

Chez un faux-ami, le chemin ne cesse de tourner
Bien que sa halle soit sur la grande route.
Chez un vrai ami, il y a toujours un raccourci,
Bien qu’il vive au loin.

35

Un invité apprécié sait partir au plus tôt
Ne s’attardant point :
Il commence à être dégoûtant celui qui outrepasse sa bienvenue
Dans la demeure d’autrui.

36-37

Une chaumière à soi, même humble, est préférable ;
Chaque homme est libre dans sa propre halle :
Le cœur du mendiant saigne lorsqu’il doit
Mander aux autres de quoi manger et s’abriter.

38

Un homme, quand il bat la campagne au-dehors,
Ne devrait pas marcher sans armes.
Nul ne sait quand il aura besoin d’une lance
Et quel danger il rencontrera sur les chemins.

39

Peu d’hommes sont assez généreux ou libre pour refuser
Un présent en retour d’un don.
Mais plus encore assez riche pour être offusqué
Qu’on ne les rembourse d’un prêt avancé !

40

Un homme ne devrait pas désirer davantage
Ce qu’une juste Fortune lui a déjà apporté :
Ce qu’il garde pour ses amis, ses ennemis peuvent le lui envier ;
Le bien est l’ennemi du mieux.

41

Avec des présents d’armes ou de riches soieries
Les amis se font plaisir et fraternisent entre-eux :
Un don échangé fait que l’amitié
Perdure toute la vie.

42


Un homme doit être loyal à ses amis sa vie durant,
Et faire présent de don pour ceux qu’il reçoit ;
Les hommes doivent moquer ceux les raillant
Et tromper ceux leur mentant.

43

Un homme doit être loyal à ses amis sa vie durant,
Et se lier aux amis de ceux-ci.
Mais nul homme ne doit jamais offrir son alliance
Aux ennemis de ses amis.

44

Si tu trouves un ami en qui tu donnes ton entière confiance
Et dont tu souhaites le bonheur,
Échangez vos pensées,
Échangez vos présents,
Et allez souvent l’un chez l’autre.

45

Si tu en as un autre en qui tu n’as pas confiance,
Mais souhaite sa bonne grâce,
Sois juste en paroles mais faux en pensées
Et rends-lui mensonge pour mensonge.

46

Mais il y a plus à faire avec celui en qui tu n’as pas confiance
Et dont tu doutes de ces trompeuses intentions :
Des mots faux dits avec des sourires francs
Pourront obtenir de lui ce qu’il y a à en tirer.

47

Jeune et solitaire sur une longue route,
Jadis, je perdis un jour mon chemin marchant sur mes pas :
Je me sentis comblé lorsque je trouvais mon semblable ;
L’homme se réjouit avec l’homme.

48

Les êtres généreux et vaillants ont les meilleures vies
Et sont rarement tourmentés par l’Infortune ;
L’homme lâche, lui, voit partout des dangers et des chausse-trappes
Et le peureux nigaud reste toujours avare de bienfait.

49

Deux bûcherons se dressaient sur la plaine,
Je leur offris mes apparats :
Drapés de lin, ils paraissaient nés de rang nobles,
Mais moi, nu, je n’étais personne, jeté à l’opprobre.

50

Le pin livré seul aux vents ploie puis pourrie
Perdant aiguilles et écorces protectrice ;
Ainsi est le destin de l’homme sans compagnons :
Comment pourrait-il vivre longtemps ?

51

Plus brûlante que le feu, parmi les compagnons,
L’amitié tient pendant cinq jours
Mais soudain s’éteint lors de la sixième aurore :
Alors s’effondre leur entente.

52

Il ne devrait pas être nécessaire d’être fastueux dans ses offrandes,
Un mot aimable devrait seul être désiré :
Avec la moitié d’un pain et une corne à boire
Je me fis un compagnon.

53

Infime le grain de sable, infime la goutte d’eau,
Étriquée est la mémoire des hommes :
Tous les hommes ne sont pas égaux en sagesse,
Partout l’humanité est divisée ainsi.

54

Il est préférable pour beaucoup d’homme d’être modérément sage,
Pas trop rusé ni trop adroit :
La vie la plus agréable est souvent menée par ceux
Qui n’en savent pas plus qu’il voudrait connaître.

55

Il est préférable pour beaucoup d’homme d’être modérément sage,
Pas trop rusé ni trop adroit :
L’homme sage dont le savoir est grand
Est rarement heureux dans son cœur.

56

Il est préférable pour beaucoup d’homme d’être modérément sage,
Pas trop rusé ni trop adroit :
Nul homme ne devrait connaître son avenir
S’il désire rester en paix et libre d’esprit.

57

Les tisons sont enflammés par les tisons jusqu’à ce qu’ils consument,
La flamme est attisée par la flamme :
Par la parole des hommes, l’homme s’éveille ;
Le niais, lui, par son silence s’abrutit.

58

Tôt devra se lever celui qui aspire
À s’approprier les biens ou la vie d’un autre :
Le loup assoupi voit fuir sa proie
Comme l’homme endormi la Fortune.

59

Tôt devra se lever celui qui n’a point d’aide au travail,
Et se mettre de suite au labeur :
Beaucoup est perdu par celui tardant au matin,
Les biens s’acquièrent pour moitié par le halant.

60

Un homme avisé devrait savoir combien de bûches sèches
Et de bandes d’écorces de bouleau
Il lui faudra prévoir à l’automne pour qu’il en ait assez
Lors des flambées d’hiver, même s’il perdure.

61

Lavé et nourri,
L’homme pourra chevaucher jusqu’au Thing
Bien qu’ils trouvent ses apparats pauvres à porter :
Personne ne doit avoir honte de ses chausses et tuniques,
Ni d’ailleurs de son cheval,
Même si ce n’est pas un majestueux destrier.

62

Comme l’aigle qui survole la grève de l’Océan,
Solitaire et avide de quelques denrées,
Ainsi est l’homme parmi la foule
Qui pourtant ne trouve aucun partisan à sa cause !

63

Il est sans danger de dire son secret à une personne,
Plus osé de le raconter à un second,
Aucun sage ne le partagera à un troisième,
Car alors tous le connaîtront !

64

Celui qui gouverne doit être mesuré,
Prudent et juste :
Parmi les audacieux, le puissant trouvera
Plus fort et brave que lui.

65

Souvent les mots qu’un homme
Échange avec un autre
Lui donne de belles récompenses en retour.

66

Bien trop tôt j’arrivais dans moultes demeures,
Et trop tard dans d’autres :
Parfois la bière était bue, parfois pas encore brassée ;
L’importun n’est jamais le bienvenue.

67

Ici ou là, certains m’auraient invité dans leur halle
Si j’avais eu besoin d’un repas,
Bien que j’eus déjà mangé un jambon
Avec un ami loyal qui en avait deux pendus à sa demeure.

68

Le Feu est chose sacrée
Ainsi que la vue du Soleil pour les hommes,
La bonne santé aussi avec le don de la préserver
Et une vie qui évite les vices.

69

Un homme malade n’est pas complètement maudit,
L’un est loué par de bon fils,
L’un apprécié par ses amis,
L’autre possède de belles richesses
Et certains par leurs grands actes d’honneur passés.

70

Il est toujours mieux d’être vivant que mort !
L’homme vivant peut garder une vache.
J’ai vu le feu flamber au foyer de l’homme riche,
Qui, lui, gisait mort devant sa porte !

71

Un boiteux peut dompter et monter un cheval,
Le manchot peut garder et mener le bétail,
Un sourd peut être un preux combattant,
Être aveugle vaut mieux que de brûler sur le bûcher :
Il n’y a rien que puisse faire un mort !

72

Un enfant est un bienfait, même s’il est né tard,
Pour un père qui ne vit plus :
Les pierres funéraires se dressent rarement le long de la grande route,
Si les proches parents ne les y placent.

73

Les mots proférés par deux tranchent ceux d’un seul,
La langue est le fléau de l’esprit ;
Des poches cachent parfois des poings,
Les manteaux parfois des pommeaux !

74

La nuit est douce à celui ayant des provisions pour sa route ;
Peu véloce est l’esquif aux faibles voilures :
L’obscurité est changeante en automne,
Vent varie sous cinq jours
Et plusieurs fois en un mois.

75

L’homme sot ignore sa méconnaissance
Et plus d’un devient fou pour l’or :
L’un est riche, l’autre est pauvre,
Nul ne doit les blâmer pour cela.

76

Le bétail meurt, les gens proches meurent,
Chacun, même soi, est mortel :
Mais le renom ne meurt jamais,
De celui qui en a fait noble usage.

77

Le bétail meurt, les gens proches meurent,
Chacun, même soi, est mortel :
Mais je sais qu’il y a une chose qui ne meurt jamais :
Le jugement porté sur chaque défunt !

78

Les fils de Fitjung avaient de riches étables
Et pourtant maintenant ils ne sont plus que des mendiants :
La Fortune est comme un œil aveugle,
L’or toujours le plus faux des amis.

79

Lorsque le fou acquiert biens et Fortune,
Ou gagne l’amour d’une femme,
Sa sagesse décline alors que grandit son orgueil
Puis son esprit déraisonne et devient mesquin pour finir.

80

Maintenant, voilà la réponse posée aux Runes,
Offert par les Ases,
Créées par Alfadir,
Gravées par le puissant Sage :
Il est mieux pour l’homme de rester silencieux.

81-82-83

Pour le jour passé et ses bienfaits, salut au crépuscule :
La femme défunte et rendue aux flammes,
Une épée éprouvée quand elle est bien forgée,
La vierge si elle est fidèle au Varar,
La glace quand elle est traversée sans se briser,
La bière quand elle est bue.
L’arbre luttant par temps venteux,
La navigation à la rame par beaux temps,
Les contes narrés le soir aux filles
(Car trop d’yeux sont ouverts le jour) ;
Les ondes pour glisser dessus avec un Drekkar,
La protection d’un bouclier,
Le tranchant d’une épée pour le combat,
Et de la belle, le baiser.
L’ale bue devant l’âtre, la pente glacée pour glisser le long,
L’achat d’une épée déjà trempée, une jument affamée
Pour l’engraisser à l’écurie, et le chien pour la garder.

84

Aucun homme ne devrait croire les mots d’une vierge,
Ni ce que dit une femme :
Leurs cœurs tournent comme leur rouet,
Cachant en leur sein bien des caprices.

85-86-87-88-89

Un arc cassant, une flamme brûlante,
Un loup à la gueule béante, un corbeau croassant,
Un sanglier grognant, un arbre sans racines,
Une vague brisante, un chaudron bouillant,
Une flèche qui vole, la marée qui se retire,
La glace de la nuit, Une vipère enroulée,
La parole d’une mariée au lit, l’épée éméchée,
Le jeu d’un ours, les enfants d’un Roi,
Un veau malade, le serf dominé,
Les charmes des Völvas, le combattant tout juste tué,
Un homme ne devrait pas croire non plus en un arpent de terre semé trop tôt,
Ni ne louer un fils trop hâtif en ces jugements :
Le temps gouverne le champ et l’esprit des fils,
On ne peut s’y fier !
Tout comme au tueur de son frère rencontré sur la grande route,
Au seuil d’une maison à moitié brûlée,
Ou à un étalon de course qui s’est foulé une patte :
Rien de tout cela n’est sûr,
Aucun homme ne devrait se fier en toutes ces choses citées.

90

Aimer une femme dont les intentions sont fausses
Est comme monter sur des chevaux,
Non ferrés et mal entraînés,
Pour traverser une surface glacée ;
Ou comme naviguer dans une mer tourmentée par la tempête
Sur un bateau sans barre ;
Ou comme attraper un renne pour un homme estropié
Le long d’une falaise rocheuse rendue glissante par la neige fondue !

91

Avec justesse je dois parler maintenant car je connais les deux :
Les cœurs des hommes parfois aussi sont infidèles et inconstants,
Ils parlent agréablement quand ils pensent faussement :
Bien des jeunes filles auront ainsi l’amour trahi !

92

Celui qui souhaite l’amour d’une femme
Parlera galamment et fera don de beaux présents,
Louant les traits de la belle fille convoitée
Pour la courtiser et la conquérir de bonne manière.

93

Aucun homme ne devrait blâmer de reproches un autre pour son amour :
Il arrive souvent
Que la beauté prenne le sage au piège du désir
Alors que l’idiot reste impassible.

94

Un homme ne devrait pas blâmer de reproches un autre pour son amour :
Cela arrive à beaucoup d’hommes ;
De forts désirs peuvent abrutir les nobles âmes,
Et émousser l’esprit des sages.

95

L’esprit seul sait ce qui vit près du cœur,
Chacun est seul juge de son âme :
Il n’y a pas pire maladie pour un homme sage
De ne point aimer ni se satisfaire de ce qu’il possède.

96

Alors que j’étais tapi dans les roseaux,
Espérant obtenir l’arrivée de ma tant aimée ;
Car adorable était la peau de cette jeune et belle fille désirée ;
Rien de ce que je souhaitais n’arriva.

97

Alors je vis sur ce lit de plantes la sœur de Billing,
Blanche comme la lumière du Soleil, alors endormie :
Je ne désirais pas de plus grand délice, même ceux du prince Jarl,
Autre que celui d’être enlacé dans ses bras.

98

"Viens Odin, après la nuit tombée
Si tu veux une rencontre avec la belle vierge :
Mais gare ! Tout serait perdu si quelqu’un nous voyait
Et apprenait l’infamie de nous savoir amants."

99

Je la laissais alors, rebroussant chemin,
Trompé par ses mots doux et obéissant à son vœu,
Pensant l’avoir conquise
Avec la promesse d’échanger les plaisirs du cœur et du corps.

100

Après la tombée de la nuit, je revins comme convenu,
Mais les guerriers étaient tous éveillés :
Les braseros brûlaient, les torches flambaient,
Toute avancée était tristement condamnée à l’échec.

101

Je revins le lendemain matin,
Les gardes semblaient assoupis :
Je découvris ainsi que la garce
Était attachée à son lit !

102

Plus d’une fille quand on veut la connaître
Se montre trompeuse et manipulatrice ;
C’est ce que cette jeune traîtresse m’a appris
Tout en me charmant ;
Car je n’ai pu rien obtenir d’elle d’autre que sa malignité !

103

Tout homme doit être agréable et hospitalier avec ses invités,
Ainsi est l’homme humble :
De bonne intelligence et de grande mémoire
S’il veut s’attirer les louanges des hommes ;
Il semble idiot celui qui garde sottement la bouche ouverte
Incapable de ne révéler autre chose que sa bêtise !

104

Je dus retourner à la demeure du vieux Géant
Et il fut inutile de demeurer silencieux.
Je parlais alors à mon profit avec des paroles pleines d’esprit,
Là dans la halle de Suttung.

105


Gunnlod, assise sur son trône d’or,
M’offrit une coupe de son précieux breuvage :
Je lui suis redevable de ce qu’elle fit pour moi;
Mais pourtant ingrat pour son cœur fier et entier,
Ou pour son esprit torturé.

106

Je laissais Rati ronger un étroit passage
Pour me faire une voie à travers la roche ;
Tout autour rôdait les Jotuns ;
J’y risquais pourtant ma tête !

107

Ce que j’obtiens d’elle je l’utilisais grandement à mon profit ;
L’ayant trompé sous de fausses apparences,
Car le malingre manque de sagesse,
Je rapportais au Vé des Ases,
Ottherir, la bière sacrée.

108

Il aurait été difficile de rentrer sauf
De la demeure des Géants
Si je n’avais pas charmé Gunnlod, cette bonne âme,
Que j’avais étreint de mes bras.

109

Le jour suivant, les Thurses arrivèrent,
Bravant la halle de Har pour lui demander son conseil :
Ils demandèrent si Bollverg, le Brigand, résidait en ces lieux
Ou si Suttung l’avait déjà occis.

110

Odin, dirent-ils, a prêté serment sur l’Anneau :
Qui, depuis, peut lui faire confiance ?
Par imposture il abusa de Suttung,
Et porta préjudice à Gunnlod.

111

Il est temps de narrer depuis le trône du Sage
Ce que j’ai vu et pensé, là méditant en silence, du puits d’Urd.
Longtemps j’ai écouté les Hommes
Parler des Runes murmurées et de leurs conseils au Thing,
Là à la cour de Har, dans l’enceinte de sa halle,
Où j’ai entendu ceci :

112

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne jamais se lever la nuit, sauf si tu poursuis une quête
Ou dois chercher un endroit au-dehors.

113-114

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Évite la femme habile en magie,
Ses charmes et ses étreintes :
Si elle jette un sort,
Tu ne te soucieras plus
Des dires des hommes au Thing ni de ceux des Rois,
Tu ne désireras plus de nourriture ni de plaisir charnel
Et tu tomberas endormi dans la tristesse.

115

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne séduit jamais la femme d’un autre,
Ni n’en fait ta maîtresse.

116

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Si tu dois voyager par monts et par vaux ou traverser les fjords,
Sois sûr de ne point manquer de vivres.

117

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne jamais confier tes faiblesses à un homme mauvais
Lorsque la Fortune ne te sourit plus :
D’un homme mauvais, si tu en fais ton ami,
Tu recevras le mal pour tout bien.

118

J’ai vu un guerrier blessé à mort
Par les mots fourbes d’une femme mauvaise,
Sa langue acérée a provoqué sa perte,
Alors que ce qu’elle prétendait fut mensonge.

119

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Si tu connais un ami,
En qui tu as pleinement confiance,
Rends toi souvent chez lui ;
L’herbe et les broussailles poussent vite
Sur le chemin jamais emprunté.


120

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Il est bon de parler avec un homme sage,
Fais-en vite, ton ami :
Et apprends de lui tout ce dont tu as besoin pour ta vie.

121

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Avec tes proches ou tes amis
Ne sois jamais le premier rompre les liens :
Le souci ronge celui qui ne peut plus
Ouvrir son âme aux autres.

122-123

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Mieux vaut éviter les rumeurs,
Ou les propager,
Surtout avec un parfait idiot !
Le faire avec un homme mauvais
N’aura nul bienfait en retour.

124

L’affection est réciproque
Quand l’un peut dire à l’autre
L’entière vérité de ses pensées :
Rien n’est plus précieux que la loyauté ;
Il est le pire des amis
Celui qui ne fait que dire les mots que l’autre veut entendre.

125

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne te lance jamais dans une dispute,
Ni ne dit plus de trois mots, avec un homme mauvais :
Souvent le meilleur est battu à la joute
Quand le pire l’attaque.

126

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne sois pas un cordonnier,
Ni un fabricant de manches d’outils,
Sauf pour toi-même :
Si une chausse n’est pas bien faite,
Ou qu’un manche d’outil est tordu,
Les malédictions et les coups seront pour toi !

127

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Si tu es conscient des menaces d’un autre, dis-toi ceci :
Ne fait aucune trêve et ne laisse jamais ton ennemi en paix !

128

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne soit jamais satisfait du mal provoqué
Mais réjouis de ce qui est légitime et bon.

129

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne lève jamais les yeux dans la bataille,
Seuls les Einherjars le font ;
Les maléfices ne s’abattent que sur les héros.

130

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Si tu souhaites attirer à toi
L’amour d’une femme
Et goûter à ses délices de cœur et d’âme,
Engage-toi loyalement et sois lui fidèle
En tenant respectueusement cet engagement :
Ainsi tu obtiendras le bonheur.

131

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne sois pas trop méfiant, mais assez prudent,
Avant tout, de la bière frelatée,
Mais aussi, d’une courtisane mariée à un autre,
Et surtout, des tours des voleurs.

132-133

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne te moque pas du voyageur rencontré sur la route,
Ni ne ris malicieusement d’un hôte :
Les occupants de la halle connaissent rarement
La parenté du nouveau venu ;
Le meilleur est entaché de fautes,
Le pire n’est pas sans valeur.

134

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne jamais rire des anciens lorsqu’ils t’offrent leurs conseils,
Souvent leurs paroles sont sages :
De la peau flétrie et des bouches décharnées
Se dissimulent souvent des mots clairs.

135

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Ne te moque pas de l’étranger, ni ne le chasse au seuil de la halle,
Mais accueille généreusement le solitaire ou le miséreux.

136

Solide doit être la poutre au-dessus du seuil ;
Accroche-y un anneau sacré de fer contre la mauvaise Fortune
Sinon, soudainement,
La charpente s’écroulera sur celui manquant d’humilité.

137

Je te livre ces conseils, Loddfàfnir,
Puisses-tu en tirer profit si tu les suis,
Les louer si tu les apprends,
T’en attirer la Fortune si tu les écoutes :
Des remèdes existent contre de nombreux maux :
La terre contre l’ivresse, le feu contre les maladies,
Le chêne contre les mauvais sels, le grain de blé contre la sorcellerie,
Le seigle fouetté contre la rupture, la Lune contre les malveillances,
Les Runes contre l’Infortune, l’herbe contre les épidémies du bétail,
Et enfin l’argile pour rendre les flots inoffensifs.

138

J’étais pendu à l’arbre, balayé par les vents,
Pendant neuf longues nuits,
Transpercé par une lance,
Offert à Odin,
Me donnant à moi-même :
Là où le plus sage ne sait pas d’où provient la source
Ni où vont les racines de l’Arbre sacré.

139

Ils ne me donnèrent pas de pain
Ni ne me donnèrent de cornes d’hydromel.
Je regardais en bas
Et, dans un grand hurlement,
Je ramassais les Runes ;
De cet Arbre alors je retombais.

140

Neuf Galdrs de pouvoir
J’apprenais du célèbre fils de Bolthor, père de Bestla :
Il me versa une coupe du précieux élixir,
Brassé dans le chaudron enchanté d’Othrônir.

141

Croissant et récoltant les fruits de la sagesse,
De mot en mot, les mots me vinrent,
D’action en action, les actions s’accomplirent.

142

Les Runes tu trouveras, et les signes tu traduiras,
De très puissants signes,
De très forts signes,
Signes que le Sage colora,
Façonnés par les puissants Ases,
Gravés par le dieu prophétique.

143

Odin pour les dieux, Dain pour les Elfes,
Dvalin aussi pour les Nains,
Asvid pour les Géants,
Et quelque unes que je taillais moi-même :
Les hommes seraient les gardiens de celles-ci.

144

Sais-tu comment les tailler, comment les interpréter,
Comment les peindre, comment les mettre à l’épreuve,
Comment les invoquer, comment les sacrifier,
Comment les offrir, comment les effacer ?

145

Mieux vaut ne pas trop les invoquer que de trop les engager
Car un don réclame toujours un retour ou un échange ;
Mieux vaut ne pas trop les invoquer que de les effacer,
Thund les grava avant les origines des peuples,
Il ressuscita au retour de sa quête.

146

Le premier Galdr que je connais
Est inconnu des Reines et de leurs fils :
L’aide est-il appelé,
Car de l’aide il peut en donner
Dans les moments de douleur, de conflits et de tristesse.

147

J’en connais un second
Que les fils des Hommes
Doivent apprendre s’ils souhaitent être craints.

148

J’en connais un troisième :
Au plus fort de la bataille,
Si la volonté est assez forte,
Il émoussera le tranchant des épées ennemies ;
Ni leurs ruses, ni leurs armes ne feront plus de blessures alors.

149

J’en connais un quatrième :
Si les ennemis m’attachent et m’entravent
Avec les plus solides chaînes,
Le psalmodier fera sauter les fers de mes chevilles
Et libérer les liens de mes poignets.

150

J’en connais un cinquième :
Si je vois une flèche sifflant
A l’encontre de mon armée,
Elle ne volera alors assez vite pour que mes doigts ne puissent l’attraper
Et la retenir dans les airs de ce seul regard.

151

J’en connais un sixième :
Si un fougueux guerrier
Grave les Runes sur les racines d’un jeune arbre
Avec l’intention de faire le mal,
Il retournera le sortilège
Blessant l’homme de haine mais pas moi.

152

J’en connais un septième :
Si je vois la halle
En feu autour du banc de mes amis,
Bien que les flammes soient chaudes,
Nulles brûlures ne les blesseront alors
Si je choisis de psalmodier ce Galdr.

153

J’en connais un huitième :
Le plus utile pour les hommes
Si la haine envahit le cœur des guerriers ;
Il les calmera bientôt et les guérira de ce mal.

154

J’en connais un neuvième :
Lorsque j’ai besoin d’un havre
Pour mon bateau pris sous les eaux démontées,
Le vent il calmera, les vagues il apaisera,
Et la mer il endormira, ses tourbillons se refermant.

155

J’en connais un dixième :
Si les redoutés et mauvais démons des vents
Chevauchent les airs,
Je peux faire en sorte qu’ils errent égarés,
Incapables de retrouver leur forme,
Incapables de retrouver leur âme.

156

J’en connais un onzième :
Lorsque je mène une bataille avec de vieux compagnons d’armes,
J’ai seulement à le psalmodier derrière leurs boucliers
Et sans blessures ils iront à la guerre,
Sans égratignures ils y reviendront,
Sains et saufs d’où qu’ils se soient rendus.

157

J’en connais un douzième :
Dans un arbre,
Si j’y vois un pendu oscillé à sa corde,
Je peux graver et peindre des Runes
Qui feront parler le cadavre
Et répondre à tout ce que je demande.

158

J’en connais un treizième :
Si je jette une coupe d’eau sur un guerrier,
Il ne tombera pas dans la bataille,
Même la plus féroce,
Ni ne tombera par l’épée.

159

J’en connais un quatorzième que peu connaissent :
Si je raconte à une troupe de guerriers
Les faits des Géants, des Elfes et des Ases,
Alors je les nommerais un par un,
Prouvant que seul le sage à la connaissance de toutes ces choses.

160

J’en connais un quinzième :
Que Thjodrerir le Dverg,
Psalmodiait devant les portes de Delling ;
Il donne le pouvoir aux Dieux, la gloire aux Elfes
Et la clairvoyance à Hroptatyr.

161

J’en connais un seizième :
Si je vois une fille
Dont j’aimerais gagner l’amour,
Je peux retourner ses pensées et toucher son cœur de telle façon
Que toute femme à la peau blanche se donnera à moi.

162

J’en connais un dix-septième :
Si je le psalmodie
La vierge à son tour s’abandonnera à moi.

163

J’en connais un dix-huitième
Que je ne raconterais jamais,
A une femme ou à l’épouse d’un homme,
Car il est le secret de la vie et de la mort,
Sauf à celle qui est enlacée dans mes bras
Ou alors à ma propre sœur.

164

Apprendre à les chanter, Loddfàfnir,
Te prendra beaucoup de temps
Mais ils te seront secourables si tu les comprends,
Utiles si tu t’en sers,
Nécessaires si tu en as besoin.
Le Très Sage prononça tous ses mots dans la halle,
Il est nécessaire que les hommes s’en souviennent,
Inutiles que les trolls les apprennent !
Salutations au conteur,
Salutations à l’érudit celui qui sait,
La joie pour celui qui a compris,
L’enchantement pour ceux qui ont écouté.
Sa Sainteté le Patriarche
Sa Sainteté le Patriarche

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